Jack London adapté par Jean-Louis Sarthou

 
 

1992 / 1996  MARTIN EDEN

d’après Jack London

Bateau Le Nautilus Paris - Avignon

tournée France

 

1992 / 1996  MARTIN EDEN

d’après Jack London

Bateau Le Nautilus Paris - Avignon

tournée


Le Méridional : Le spectacle nous montre Jack London, humaniste et politique, au croisement de deux mondes qui s’opposent et que l’amour même ne va pas réconcilier. L’adaptation de Jean-Louis Sarthou, en tableau, comme les pages d’un livre qu’on tourne met en scène trois comédiens qui interprètent tous les personnages du roman.

Ce texte autobiographique de Jack London illustre le déchirement d’un homme

d’aventure face au conservatisme puritain du début du siècle.


L’Olivié :  Invitation au voyage. On embarque sur le bateau-théâtre et l’on se retrouve à San Francisco au début du siècle. Trois personnages sont sur scène, mais ils sont un plus grand nombre à prendre vie devant nous. Même les personnages en carton-pâte semblent réels grâce au talent de Will Maes qui donne à ce spectacle une touche de drôlerie, soulignant sans la déparer la douloureuse histoire qui nous est contée. Et puis il y a la grâce de Catherine Favier, qu’elle soit Ruth, Lizzie, Gertrude ou Maria, elle est humaine, attachante et délicieuse.

Quant à Bernard Humbert, il est Martin Eden d’un bout à l’autre. Il a sa fougue, sa profondeur, sa maladresse parfois. La souffrance du personnage est constamment là vivante et vibrante jusqu’à l’immersion finale.

Ce spectacle a la réalité du théâtre : tout se fait là sous nos yeux, mais cela coule aussi comme les images d’un film. Il y a les mots de Jack London qui donnent envie de vivre à livre ouvert. Allez les voir et aimez les, comme je les ai aimés.


Vaucluse matin : Ceux qui ont lu et adoré le livre de Jack London, remercieront Jean-Louis Sarthou et Patrice Fay, de leur proposer une nouvelle lecture aussi juste. Quand aux autres, ils les remercieront pour la découverte de ce chef d’oeuvre. Ce texte reste très actuel puisqu’il dépeint une société dans laquelle les pauvres sont les

naufragés d’un monde dont la loi est celle du plus fort.

Grâce à une mise en scène habile, trois acteurs nous font connaître des personnages

très divers et nous racontent avec simplicité et vérité, cette histoire forte et

pathétique. Un spectacle bouleversant que nous avons choisi au festival Off.


Dauphiné Libéré : Ici point de débauche de décors, pas de grande vedettes  mais un savant mélange qui a ravi le public Annonéen. La mise en scène de Patrice Fay est habile et précise. Grâce à elle, la personnalité des différents personnages y est subtilement décortiquée. Les acteurs y ont à chaque instant l’occasion de mettre en avant les nombreuses facettes de leur talent. L’intervention de marionnettes le bruitage de situation à vue apportent un plus à cette représentation théâtrale.

Des choix audacieux tant dans la mise en scène que dans le décor font de la pièce une remarquable et originale création.


Le cri du hibou : Sur scène, dispersés, des petits espaces scéniques, avec des décors réduits et synthétisés, pour créer des lieux différents. Les acteurs, eux , changent d’accessoires en direct, mais aussi leur voix et leur jeu, pour camper des personnages différents, s’aidant parfois de marionnettes qu’ils déplacent et animent. A part Martin Eden, le héros qui est toujours présent et immuable, les deux congénères qui l’accompagnent parviennent à camper à eux seuls une vingtaine de personnages différents sans manquer une seule fois de crédibilité. Tout participe à l’envoûtement et pas la moindre rupture de rythme ne vient altérer cette ambiance. La fin nous transporte dans un dernier élan lyrique vers la mort du héros.

C’est habile, grandiose et stupéfiant.


Radio Enghien : Quand on vient du bas de l’échelle sociale, que depuis l’enfance on a bouffé de la vache enragée, qu’avec beaucoup de difficultés, on finit par attendre la célébrité, peut-on s’insérer dans un milieu d’intrigue, de cupidité, d’hypocrisie et

s’y complaire ?

On ne s’improvise pas membre de la haute bourgeoisie, on en est membre à part entière dès la naissance.

La formation se fait dans le climat ambiant, on y acquiert l’habileté du langage, l’autorité hautaine, le paternalisme de circonstance.

D’ailleurs, dans ces hautes sphères où l’on fait de l’argent, on accepte non sans une certaine réticence, l’intrus issu du peuple, qu’à la condition sine qua non, qu’il corrige son langage, affine ses manières, revêt le guindé de la respectabilité, ( rosette à la boutonnière ) et le masque qui inspire confiance.

C’est tout le parcours ambitieux de Martin Eden, arrivé au sommet de la célébrité, à la suite d’un acharnement à s’instruire qui est raconté, jusqu’à son suicide, dans une adaptation allant à l’essentiel, une mise en scène subtile, une interprétation sans faille par trois comédiens de talent, passant tour à tour d’un personnage à l’autre, récitants, manipulateurs de marionnettes grandeur nature, figurant les protagonistes caricaturés de l’intrigue, le tout en parfaite intelligence avec le public.

Un excellent spectacle qui ne peut laisser indifférent quiconque s’investit dans l’optique du héros, pour mieux le comprendre et s’y reconnaître.

Mise en scène : Patrice Fay

avec:

Catherine Favier

Bernard Humbert

Will Maës